Psychologie du sport et préparation mentale du sportif – Clarifications

30 juin 2016

Psychologie du sport - Préparation mentale - Clarifications - Jonathan Lelièvre

Je me suis toujours dit que la psychologie du sport était un domaine assez évident, que tout le monde comprenait du premier coup ce que ça voulait dire. À tort, j’ai longtemps cru que les gens saisissaient le genre de travail que je fais auprès des athlètes en préparation mentale. Clairement, ce n’est pas le cas de tous.

Après tout, c’est un domaine très niche, un secteur assez pointu. Et ayant étudié et œuvré en psychologie sportive depuis autant d’années, j’ai souvent pris pour acquis que je n’avais pas besoin d’expliquer aux gens mon travail, que c’était clair aux yeux de tout le monde.

Aujourd’hui, pour le bénéfice de tous, je fais mon mea culpa et tente d’expliquer le plus clairement possible ce qu’est la psychologie du sport et qu’est-ce que je fais concrètement auprès des athlètes. J’ose espérer que ce sera éclairant pour vous.

La psychologie sportive, un incontournable pour être performant

Les performances sportives d’un athlète sont intimement liées à sa vie, ses problèmes, ses peurs, ses blocages, la gestion des sentiments, au stress, sa capacité de concentration et beaucoup d’autres facteurs.

La psychologie sportive permet à l’athlète de mieux maîtriser l’ensemble de son être, afin que son corps et son esprit ne puissent faire qu’un. C’est dans ce scénario que l’athlète peut réellement libérer son plein potentiel. Pour que cela puisse se faire, les entraînements physiques et techniques doivent être accompagnés d’un appui psychologique.

Bien que de plus en plus reconnu et utilisé, l’entraînement mental a longtemps été le «parent pauvre» de la préparation de l’athlète. Or, pour accomplir des exploits sportifs, la force mentale est un incontournable. Selon ma vision des choses, pour exceller dans son sport, il faut trouver l’équilibre entre le technique, le tactique, le physique et le psychologique (voir article T2P2 pour plus de détails).

Préparation mentale ou psychologie sportive?

La nuance entre les deux termes reste encore un peu floue aux yeux de tous. Les deux termes se ressemblent beaucoup, mais la préparation mentale est plus axée sur la performance, sur le résultat que l’athlète cherche à atteindre. Ceci va inclure toutes les stratégies mentales nécessaires pour que les attentes sportives de l’athlète se soldent en une réussite totale. Voici quelques exemples de stratégies qui peuvent être développées :

  • Préparation d’avant-compétition
  • Création d’un état optimal de performance
  • Routines, rituels et superstitions
  • Visualisation
  • Plan de gestion des distractions
  • Plan de refocus (retrouver sa concentration)
  • Utilisation de mots-clés et d’ancrages
  • Etc.

De son côté, la psychologie sportive, vise à réconcilier le sportif avec son esprit. Elle permet, entre autres, d’éviter les blocages, les peurs, le stress, les émotions incontrôlées et de mieux réagir aux pensées incessantes. C’est un travail qui peut parfois sembler un peu moins concret mais qui demeure tout de même fondamental. La psychologie de l’athlète est en quelque sorte la fondation. Sans cette solide fondation, les stratégies en préparation mentale pourraient avoir moins d’impact. Voici quelques exemples :

  • Maîtrise de sa respiration
  • Techniques de relaxation
  • Imagerie mentale
  • Pleine conscience
  • Méditation
  • Confiance et estime de soi
  • Restructuration cognitive
  • Neuro-psychologie
  • La compréhension et la fixation d’objectifs
  • Etc.

J’espère qu’avec cette explication, c’est un peu plus clair. Mais entre vous et moi, l’ensemble de ces idées et concepts peut se retrouver sous la grande bannière «psychologie du sport». Dans mon travail au quotidien, j’alterne constamment entre la préparation mentale et la psychologie sportive. Je fais l’utilisation de concepts tirés des deux domaines, qui sont bien évidemment interreliés et complémentaires.

Psychologie du sport; recherche, enseignement et application

En psychologie du sport, il existe trois grands volets. Il y a d’abord le volet recherche. C’est celui où des chercheurs mènent des études scientifiques auprès des sportifs afin de mieux comprendre la relation entre le corps et l’esprit dans le contexte d’une performance sportive.

En deuxième lieu, il y a le volet académique. C’est tout simplement l’enseignement en milieu universitaire des théories et notions reliées à la psychologie du sport. Il existe d’ailleurs des programmes complets pour former des spécialistes dans ce domaine. Dans mon cas, ça s’est déroulé au niveau de la maîtrise.

Finalement, il y a le volet appliqué. C’est l’utilisation et l’application des théories et des résultats de recherche. Autrement dit, c’est le travail de terrain auprès des athlètes. C’est exactement ce que je fais. J’utilise les connaissances théoriques et je les adapte à la réalité de l’athlète. Je m’assure de transformer ces idées en stratégies pratiques. Le but est d’offrir le maximum d’outils aux athlètes afin de leur permettre d’exprimer leur plein potentiel durant les entraînements et les compétitions.

Ici au Canada, il n’y a pas d’ordre professionnel formel pour le préparateur mental ou le spécialiste en psychologie du sport. Cependant, il existe l’association canadienne de psychologie du sport (ACPS), où l’on peut, en respectant des critères bien précis, devenir membre professionnel. Cette association s’assure que ses membres aient toutes les compétences nécessaires, le bagage académique requis, l’expérience appropriée et une assurance responsabilité. Comme c’est clairement indiqué sur mon site internet, je suis un membre professionnel de l’ACPS. Voici en quelques mots la description de cette association :

L’association canadienne de psychologie du sport (ACPS) est un organisme qui se concentre sur la psychologie du sport appliquée. La psychologie du sport appliquée consiste à faciliter le développement des compétences mentales et émotionnelles, les techniques, les attitudes, les perspectives et les processus qui conduisent à l’amélioration de la performance et le développement personnel positif […] Pour la suite et tous les détails, visitez le http://www.cspa-acps.com


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Catégories : Parents, Préparation mentale, Stress

4 Commentaires

Commentaires

Martin Laperriere 29 avril 2020 - 15:04

Y a t-il des recherches canadiennes au sujet de l’application de la psychologie sportive au domaine militaire? Je suis un vétéran de plus de 25 années de service. En 2010 quelques mois après ma dernière mission en Afghanistan, j’ai reçu un diagnostique de d’État de Stress Poste Traumatique (ESPT). Bien que j’ai pus continué à servir tout en obtenant l’aide adéquate en santé mentale, les symptômes sont devenu inconciliables et j’ai dû quitter en 2017. Depuis 2019, je me documente au sujet de la psychologie en général mais plus précisément au sujet de la résilience, la pleine conscience et des recherches effectuées en Australie, aux États-Unies et ici au Canada sur le ESPT. Je constate que certains pays ont adopté un approche de « Soldat Athlète » Définissant la performance comme la capacité d’entretenir son mentale, son physique, ses compétences et son équipement. Cette nouvelle philosophie fut précédée d’un travail intensif de changement de vocabulaire qui a mené à un changement de perspective quant au stigmate lié particulièrement à l’utilisation Des services en santé mentale. Tout-à-coop la consultation était perçue comme un aide a la performance plutôt que l’admission d’un Défaite. Il en est maintenant la responsabilité d’e Prêt sur le plan psychologique autant que sur le plan physique. L’équilibre émotionnel au plan social, familiale et personnel est devenu un facteur concret dans l’état de préparation de la même façon que cela peut l’et Pour un athlète en préparation pour une compétition de haut niveau. L’integratIon des concepts appliqués de gestion des émotions, de pensée positive, de moment présent et de résilience dans les entraînements physique et des entraînements dit «  En campagne » semble conférer à ces concepts une résonance plus familière et facilité l’intégration au quotidien. Malgré mon manque de connaissance et de formation, je vois dans cet union un potentiel intéressant qui pourrait changer la séquence actuel que je qualifierais d'orientée principalement vers le traitement’ soit de sensibilisation théorique-exposition aux événements potentiellement traumatique-stigmat de consultation en santé mentale vers une séquence d’avantage sur la prévention, soit Intégration des principes au quotidien-Développement du concept de coach en santé mental-acceptation et compréhension de l’exposition aux événements potentiellement traumatiques-Augmentation du potentiel de gestion saine des stresseurs quel que soit leurs provenance.


ligma 12 janv. 2019 - 10:30

bon article


Jonathan Lelièvre 06 avril 2018 - 10:49

Merci pour votre commentaire et vos bons mots! :)


Amairani 06 avril 2018 - 10:24

Je pense que l'article est très juste et il est très utile aussi pour les athlètes pour contrôler leurs émotions, leur corps et leurs mouvements. Il a également de bons conseils qui peuvent être pris avant ou pendant une compétition ou l'entraînement de tous les activités physiques.


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