Abandon, inconstance, désistement, caprice, renonciation… ce sont tous des mots auxquels vous ne voulez pas être associé. Personne n’aime être celui ou celle qui lâche en cours de route et renonce ainsi à ses objectifs. Personne ne va se vanter sur la place publique d’avoir mis de côté ses nouvelles résolutions du jour de l’an par manque de motivation.
Parlant des résolutions…(Je me permets un petit aparté) Vous en êtes-vous fixé cette année? Où en êtes-vous rendu? Est-ce que ça va bien ou c’est déjà oublié? (Fin de l’aparté!)
Dans mon dernier article, je vous ai expliqué l’importance de ne pas vous laisser tenter par les moins bonnes décisions (comme demeurer couché alors que vous devriez être à l’entraînement). Pourquoi? Parce que votre cerveau enregistre cette information et ça jouera contre vous plus tard. Pour relire cet article en entier, vous pouvez le consulter ici : CERVEAU ET PERSÉVÉRANCE.
Pour faire suite à cet article sur le cerveau et la persévérance, je vous présente maintenant deux stratégies psychologiques simples à mettre en application immédiatement afin de favoriser votre persévérance. Après tout, nous sommes tous humains. Il arrive à l’occasion que nous soyons moins motivés. Ça me rappelle une célèbre citation de Zig Ziglar que j’apprécie particulièrement :
«Les gens disent souvent que la motivation ne dure pas. Eh bien, prendre sa douche ne dure pas non plus. C’est pourquoi on recommande de la prendre à tous les jours.»
J’aime bien l’idée de comparer la motivation au fait de prendre sa douche. Une belle touche d’humour et de vérité à la fois. Ce qu’il faut retenir ici c’est que la motivation est quelque chose que nous devons renouveler sur une base régulière. Il ne faut pas oublier aussi que la persévérance, ça s’entraîne et se développe. Avec un «plan de match» en poche, il est plus facile de surmonter les passages où la motivation n’est pas à son maximum. Sans plus tarder, voici mes idées pour vous permettre de cultiver votre persévérance.
Stratégie psychologique #1 – Bien connaître votre «Pourquoi» et l’utiliser lorsque nécessaire
La première chose que vous devez faire pour vous donner la meilleure chance possible de demeurer persévérant, c’est de prendre avantage d’une motivation intrinsèque. Qu’est-ce que la motivation intrinsèque? C’est très simple. La motivation intrinsèque, c’est ce qui vient de l’intérieur. Ce sont les vraies raisons internes pour lesquelles vous faites quelques choses. Ce sont aussi les raisons profondes qui motivent vos décisions.
La motivation extrinsèque, elle, c’est tout le contraire. Ce sont généralement des raisons extérieures à vous et qui sont parfois plutôt superficielles. La motivation extrinsèque ne sera jamais aussi efficace sur le long terme que la motivation intrinsèque. Voici deux exemples pour clarifier le tout :
Motivation extrinsèque : rabais sur le prix de l’abonnement et apparence physique sur la plage cet été.
« Le mois dernier, Martine s’est acheté un abonnement au gym du coin. Une super promotion l’a convaincu que c’était le temps pour elle de perdre ses quelques kilos en trop. Martine souhaitait elle aussi avoir fière allure sur la plage cet été au lieu de constamment chercher à se cacher avec sa serviette. Martine s’est présentée au gym à seulement 5 reprises depuis le début. Elle ne voit aucun changement et ne pense pas qu’elle va poursuivre. »
Motivation intrinsèque : plaisir d’apprendre, plaisir sur le terrain à échanger avec les adversaires
« Patrick est un passionné de tennis. Il a débuté des leçons avec un entraîneur de tennis privé afin d’améliorer certains aspects de son jeu. Les entraînements, deux fois par semaine, sont tôt le matin. Patrick doit donc prendre l’habitude d’être sur le terrain de tennis à 7am le lundi et le jeudi matin. Il sait que ça va lui permettre d’atteindre le niveau de jeu qu’il a toujours recherché. Patrick souhaite simplement devenir un meilleur joueur et avoir des parties plus serrées contre ses adversaires. C’est lorsqu’il peut avoir de bons échanges avec ses adversaires qu’il prend vraiment plaisir. La victoire ne l’importe peu. »
Comme on peut le voir dans les exemples présentés ici, Patrick a beaucoup plus de chances de persévérer dans son entraînement que Martine. Patrick est motivé par une raison interne, celle du plaisir à apprendre et à mieux jouer au tennis. De son côté, Martine est vouée à l’échec parce que sa seule motivation demeure son apparence physique. Cette catégorie de motivation (extrinsèque) ne fait pas généralement de nous des personnes plus persévérantes sur le long terme.
Il est donc important pour vous de trouver et de définir votre vraie motivation, votre «pourquoi» qui justifie les efforts que vous faites. Vous devez avoir une forte motivation intrinsèque pour sortir du lit tôt le matin et vous rendre à votre gymnase préféré pour faire votre série d’exercices. Cette raison, forte et intrinsèque, sera l’élément qui vous poussera dans le derrière pour les journées où vous serez tenté par «l’option facile».
N’hésitez pas à vous répéter constamment POURQUOI vous faites ces choix et POURQUOI c’est important de persévérer malgré les moments plus difficiles. Si votre raison est authentique et qu’elle vient de vos «tripes», c’est-à-dire du plus profond de vous-même, vous allez poursuivre! Si votre raison est faible, superficielle et provient de l’externe, les chances sont grandes que vous abandonnerez plus tôt que plus tard.
Stratégie psychologique #2 – Changez votre discours intérieur et optez pour du positif
La deuxième stratégie est quelque chose qui ne dépend que de vous mais trop de gens ne semblent pas le réaliser. Le discours intérieur, ce sont toutes les pensées que vous avez au quotidien. Est-ce qu’elles sont positives ou ont tendance à être plutôt négatives? C’est une simple question de choix. Tout comme vous décidez le matin du linge que vous porterez pour la journée, vous décidez du discours qui circule dans votre tête. Je vous encourage à porter une attention particulière à cet aspect afin de cultiver votre persévérance.
Pourquoi est-ce si important? Parce que vos pensées ont un effet direct sur la manière dont vous allez vous sentir qui ensuite influencera la manière dont vous allez vous comporter.
1. Situation = 2. Pensée = 3. Sentiment = 4. Comportement
Comme vous le savez très bien, nous n’avons généralement pas de contrôle sur la situation qui survient. Par contre, nous avons pleinement le contrôle sur la manière dont nous y réagissons, et ça débute avec vos pensées. Voici un exemple pour illustrer mon point :
« Vous avez un entraînement à faire à l’extérieur. C’est prévu, c’est à votre horaire. Par malheur, vous regardez par la fenêtre et constatez que c’est une journée froide et pluvieuse. Votre intérêt pour votre entraînement en est soudainement affecté. Si vous ne contrôlez pas bien votre discours intérieur, il y a un danger pour vous de «skipper» votre entraînement, bref de ne pas le faire. »
Quoique vous n’y puissiez rien au sujet de la météo (situation), vous avez le plein contrôle sur la suite de l’histoire (pensée-sentiment-comportement). Au lieu de tomber dans une série de pensées négatives comme «je n’aime pas m’entraîner à la pluie…» ou «pourquoi il fallait qu’il mouille aujourd’hui…», vous pouvez opter plutôt pour quelque chose de positif comme :
- «C’est une journée d’entraînement et j’y vais peu importe la météo»
- «Je ne suis pas fait en chocolat, un peu de pluie n’a jamais tué personne»
- «J’aime l’effet rafraichissant de la pluie durant les entraînements»
- «Je vais m’habiller un peu plus chaudement et faire un excellent entraînement aujourd’hui»
- «Rien ne peut m’arrêter parce que ma motivation est plus forte que tout»
- «J’y vais parce que je serai fier de moi après l’avoir fait»
- «Je suis plus fort(e) que mes excuses»
- (Vous pouvez aussi repenser à votre «Pourquoi» que nous avons vu dans la stratégie #1)
Pour vous aider davantage, je vous suggère un simple exercice que vous pouvez compléter en quelques minutes. Prenez une feuille et un crayon et composez trois phrases-clés qui vous donneront du courage et de la motivation à demeurer persévérant. Ce peut être des citations de gens qui vous inspire ou tout simplement des phrases que vous composez vous-même. Ces phrases deviendront littéralement des mantras pour vous. Ce sont des phrases que vous devez vous répéter souvent et que vous devez utiliser spécialement dans les moments où la motivation est un peu moins présente. Voici quelques exemples pour vous inspirer :
- Chaque jour, je progresse et je deviens un meilleur athlète grâce à mes efforts soutenus
- Je fais ce que j’ai à faire lorsque cela doit être fait et même si je n’en ai pas toujours le goût
- Peu importe les obstacles qui se présenteront à moi, je vais trouver des solutions et persévérer
- Si j’arrête maintenant, je ne connaîtrai jamais le résultat final
- …
1. Situation = 2. Pensée = 3. Sentiment = 4. Comportement
En contrôlant bien votre discours (vos pensées) face à une situation plus difficile, vous allez vous sentir mieux (sentiment) ce qui influencera les actions que vous allez éventuellement poser (comportement). L’équation est simple mais efficace. Alors, portez une grande attention à votre discours intérieur!
Conclusion
Avec ces deux stratégies en main, vous êtes maintenant prêt à faire face à toutes les tentations et moments plus difficiles. Ces stratégies sont : bien connaître (et utiliser) votre pourquoi et changer votre discours intérieur. Plus vous les utiliser, plus vous entretenez votre persévérance. Et plus vous êtes fort au niveau de la persévérance, plus vous devenez la personne (ou l’athlète) que vous souhaitez être. Faire de la persévérance une habitude, c’est gage de succès!
. . .
Et vous?
Quels sont vos meilleurs trucs pour vous assurer de demeurer persistant face à vos objectifs? J’aimerais vraiment vous entendre à ce sujet comme Frédérick l’a fait ci-dessous. Laissez vos meilleures idées dans les commentaires afin d’aider le plus de gens possible! Merci!
Merci à Frédérick Gagnon qui a partagé sur Facebook ce qui fonctionne pour lui. Voici son commentaire : «Personnellement, quand j’ai le goût de rester au lit ou sur mon sofa, j’essaie de me rappeler la fois où j’ai regretté d’aller m’entraîner. Comme ça ne m’est jamais arrivé, je me botte les fesses et je me lève. Je ne me souviens plus où j’avais lu ça, mais ça fonctionne!»
Réponse de Jonathan Lelièvre : «Très bonne idée! Je crois que l‘inverse peut tout aussi bien fonctionner. Tu peux penser à comment tu vas te sentir bien après ton entraînement, la satisfaction et la fierté de t’avoir dépassé, l’énergie que tu en retireras, etc. Bref, toutes des bonnes raisons de se lever et d’aller bouger!»
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